L’Éponge comme mÉtaphore de l’art
   
            Sculpture éponge bleue sans titre, SE           191, 1959
    Pigment pur et résine synthétique,
    éponge naturelle sur socle     en pierre
    28 x 18 x 11 cm
© Adagp, Paris 2007
La sculpture en éponge est, comme le travail sur le vide, l’un des dérivés du Monochrome exploré par Klein. Pratiquée de 1958 jusqu’à sa mort, elle lui offre la possibilité de placer des objets colorés dans l’espace, acquérant l’autonomie que recherchaient déjà les peintures monochromes par rapport au mur. Mais plus encore, l’éponge incarne parfaitement le principe de l’imprégnation.
Dès 1957, Klein déclare que les visiteurs de ses expositions, à la vue de ses Monochromes, doivent être « totalement imprégnés en sensibilité comme des éponges ». Une image sans doute inspirée par la propriété caractéristique de l’éponge - dont il se sert, à cette époque, pour peindre - : l’éponge imprègne en s’imprégnant. En passant de l’outil à l’œuvre, sans l’intermédiaire du tableau, l’éponge donne à voir cette dimension transitive de l’imprégnation.
Les premières sculptures en éponge sont conçues comme des portraits       de visiteurs qui s’imprègnent de la peinture imprégnée. L’éponge, matière       concrète, devient une métaphore propre à communiquer       l’idée de transmission d’une sensibilité artistique.
    De     ce point de vue, elle peut être comparée à l’utilisation de rouleaux       usagés au sein de sculptures, ou au recours aux « pinceaux vivants »,       ces modèles enduits de peinture lors des séances d’anthropométrie.
      L’éponge, modèle et vecteur d’imprégnation,       aurait pu devenir emblématique de son œuvre, au même       titre que les IKB.
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